Face aux perturbations d’approvisionnement en électricité qui touchent le Togo depuis janvier 2024, Madame Mila Aziable, Ministre Déléguée auprès du Président de la République, chargée de l’Énergie et des Mines, a tenu une conférence de presse ce 25 Mai 2024 au sein du Ministère de l’Énergie et des Mines. Objectif, expliquer aux populations, à travers la presse, les causes du délestage de l’électricité et de l’effort du gouvernement à la faire rétablir d’une manière pérenne..
Entourée de M. Abbas Aboulaye, Directeur de Cabinet du Ministère de l’Énergie, M. Tchapo Singo, Directeur général de l’énergie, M. Debo-K’mbo A. Barandao, Directeur Général de la CEET et M. Essegnon Degla ESSENOUWA, Directeur Général adjoint de la CEET, la Ministre a tenu à informer de manière transparente la population sur la situation, ses causes, les actions entreprises et les solutions envisagées à court et moyen terme.
Devant une trentaine de journalistes présents, Madame Mila Aziable a rappelé l’engagement du Président Faure Essozimna Gnassingné, à garantir un accès universel à une électricité fiable, de qualité et en quantité suffisante pour tous les Togolais d’ici à 2030, tout en réduisant la dépendance énergétique du pays. La ministre a assuré que « la situation actuelle que nous traversons renforce la vision du Président de la République et nous pousse à accélérer la mise en œuvre du plan de renforcement de notre souveraineté énergétique. »
Une situation exceptionnelle due à un manque d’approvisionnement en énergie
Contraint par un contexte régional marqué par un manque d’approvisionnement en énergie, le gouvernement a dû mettre en place un plan de rationnement de l’électricité. L’impact économique de cette situation sur les ménages et les entreprises est réel et reconnu par l’ensemble des acteurs qui œuvrent depuis janvier à la stabilisation du réseau. La Ministre a résumé la situation en quatre points majeurs :
- Travaux de maintenance en début d’année : Des travaux de maintenance sur les centrales électriques au Ghana ont entraîné une réduction des importations d’électricité du Togo en provenance de ce pays.
- Travaux majeurs sur les installations de production de gaz naturel : Des travaux d’envergure sur les installations de production de gaz naturel au Nigeria ont provoqué une baisse du volume de gaz destiné au Togo, au Bénin et au Ghana.
- Travaux d’infrastructures au Nigeria : Début mai des travaux sur les infrastructures de transport de gaz au Nigeria ont accentué le déficit de production de gaz, affectant par conséquent la production nationale d’électricité.
- Priorisation nationale par le Nigeria : Le Nigeria a décidé de privilégier temporairement ses besoins nationaux en gaz et en électricité, perturbant ainsi l’approvisionnement qui avait pourtant été rétabli en avril.
Ces points majeurs sont une succession d’événements chronologiques qui illustrent la complexité de la situation énergétique dans la sous-région et ses impacts directs sur le Togo.
Des mesures en cours pour un retour à la normale durable
Malgré les difficultés actuelles, le Togo a réalisé des progrès remarquables depuis la crise de délestages de 2006. La Ministre a souligné que les solutions mises en œuvre à l’époque ont permis d’augmenter la capacité de production nationale d’électricité à 60% aujourd’hui, contre 10% en 2006.
« L’électricité étant une priorité nationale, nous avons immédiatement réagi en mettant en place des mesures qui ont permis un retour à la normale entre mars et avril », a affirmé la Ministre. « Dans l’immédiat, plusieurs actions sont en cours pour diversifier les sources de combustibles de nos centrales, accroître la production d’électricité nationale et optimiser notre consommation. » a rassuré la ministre.
Un dialogue ouvert et des perspectives encourageantes
Lors de la session de questions-réponses qui a suivi, les journalistes ont notamment interrogé la Ministre sur l’état de la centrale Kékéli Efficient Power. Madame Aziable a rassuré l’auditoire en affirmant que la centrale est opérationnelle depuis 2022 suite à l’incident de départ de feu. Cette centrale couvre une grande partie des besoins nationaux en électricité, constituant un atout précieux pour le développement énergétique du pays vers une autonomie durable et fiable.